Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

 

Même si cela peut paraître évident, il est important de rappeler que la situation conjoncturelle difficile que nous affrontons depuis plusieurs mois laissait clairement présager un budget déficitaire. En effet, si le budget 2016 subissait déjà un ralentissement économique, la conjoncture ne s’est guère améliorée depuis. La situation n’est donc pas favorable et reste floue à plusieurs niveaux, même si les comptes 2016 nous donneront une perspective globale qui permettra de définir et d’appréhender, avec plus de recul, l’ampleur de la situation. Or, dans ce contexte incertain, en partageant la vision du Conseil communal, le groupe socialiste considère que les difficultés auxquelles nous devons et devrons faire face sont encore de nature conjoncturelle. Il nous paraît donc indispensable de ne pas tomber dans la précipitation et de se rendre compte, par contre, des compétences gestionnelles dont peut profiter notre commune, qui témoignent d’une vision à long terme cohérente et pertinente.

A l’image de cet avantage certain, le rapport à l’appui des comptes 2017 a été clairement élaboré avec la volonté de faciliter le travail du législatif, ce que tient à faire remarquer le groupe socialiste, qui en remercie évidemment les rédacteurs.

Gabriel Cimenti, chef du Groupe

Le budget qui nous est présenté pour 2017 présente un déficit global de 2.6 millions, restant ainsi en ligne avec celui de l’année précédente. Or, il est indispensable de considérer que le déficit budgétisé a profité de deux mécanismes qui en ont permis une réduction significative permettant de passer de 4.4 millions à 2.6 millions, justement. De ces deux éléments, le prélèvement à la réserve de politique conjoncturelle pourra être réutilisé dans les années futures, grâce à nos bonnes années comptables précédentes. Par contre, les réserves latentes qui devaient disparaître du MCH2 ne pourront être utilisées que cette année, alors qu’elles correspondent, malheureusement, à la baisse la plus massive.

Il y a approximativement une année, les décisions du Grand conseil avaient permis de réduire quelque peu notre déficit. Or, les actuelles vicissitudes cantonales ne permettent pas de connaître certaines décisions essentielles qui entrainent, pour l’ensemble de notre commune, une situation d’incertitude. En conséquence, cela se traduira très certainement par quelques réajustements inévitables. En effet, notre budget ne pouvant tenir compte de l’impact de la péréquation des charges et de la possible bascule de la clé de répartition de l’impôt sur les frontaliers, ceux-ci auront tout de même un impact sur les résultats 2017.

Au niveau pratique, bien que le déficit ait été réduit, la route de l’exécutif sera davantage escarpée puisque le montant maximal des investissements n’atteint même pas un million (940’000.-). Dépassé ce montant, un soutien plus important de notre autorité sera nécessaire, puisque les 2/3 de l’hémicycle devront être atteints. Au vu de l’importance des investissements, nous espérons en conséquence que cette situation ne portera pas préjudice aux projets les plus porteurs d’avenir et à l’aboutissement des objectifs de cette législature.

Cependant, malgré ce climat général d’incertitude et un contexte économique ralenti entrainant un budget déficitaire, il y a tout de même matière à rester positifs et à profiter de la vision du verre à moitié plein. En effet, il n’y a par exemple que peu de variations au niveau des charges et les légères modifications qui y apparaissent suivent la logique et n’ont donc rien d’inquiétant. La commune, démontrant la maitrise de l’ensemble de ses charges, prouve ainsi que le travail qui a été entrepris depuis la fusion a été clairvoyant et efficace.

La ligne du Conseil communal nous semble donc tout à fait pertinente et le rapport de confiance qui règne globalement dans notre assemblée en témoigne. Par ailleurs, le fait que le Conseil communal réfléchisse déjà aux solutions pouvant résoudre les possibles difficultés futures alimente d’ailleurs ce sentiment. En effet, en prenant en considération l’hypothèse selon laquelle les problèmes pourraient se révéler structurels, le Conseil communal se place, de manière intelligente, dans l’anticipation et la prévision.

En outre, si le déficit du budget a été limité, c’est notamment grâce aux bons résultats précédents, qui permettront d’ailleurs de supporter encore plusieurs exercices déficitaires. Quand bien même cette logique s’opposerait aux dogmes économiques actuels, elle fonctionne parfaitement pour des entités publiques dont le rôle est de se positionner dans la continuité, dans une organisation qui dépasse évidemment le cadre annuel.

Au-delà de ces considérations générales, mais au vu de ce deuxième MCH2, nous nous permettons quelques observations. Si, d’un côté, cette nouvelle version permet une harmonisation nationale et une organisation plus « comptable », nous déplorons que sa lecture représente un exercice épineux pour notre autorité qui ne peut plus avoir accès à l’analyse détaillée à laquelle elle était habituée, rendant ainsi globalement notre travail plus flou et donc moins précis. Et à ce propos, la proposition du PLR visant l’intégration des commentaires dans le rapport nous semble parfaitement pertinente.

Toujours à propos du rapport et toujours afin d’en simplifier son étude lors des travaux de groupe, nous pensons qu’une numérotation globale des pages – c’est-à-dire de la première à la dernière page de la brochure– serait opportune.

Finalement, au vu des nombreux crédits à solliciter à l’avenir, nous considérons qu’il serait précieux que le législatif puisse profiter d’une vision plus large des demandes de crédits ainsi que de leur urgence. Ce document pourrait ainsi s’adapter constamment dans le temps en fonction de la priorité et de l’évolution budgétaire de la législation en cours et nous permettrait d’avoir davantage de recul et donc une bien meilleure vision à long terme.

En définitive, malgré l’actuelle situation d’incertitude et des résultats douloureux, il nous semblerait absolument contreproductif de prendre des mesures drastiques qui pourraient avoir des conséquences à long terme sur les prestations communales. Le groupe socialiste appuiera donc la vision du Conseil communal; c’est donc en toute logique qu’il soutiendra ce budget, espérant que l’amélioration de la conjoncture nous réjouisse par sa précocité.

Fleurier, 16 décembre 2016

Gabriel Cimenti